Lave-linge à bord

Vie à Bord

« Quel est le matériel de confort à bord que souhaiteriez en priorité ? ». A cette question, régulièrement posée dans les revues, les navigateurs en Grand Voyage répondent toujours : « le lave-linge ». 

Même si sous les tropiques, la tenue vestimentaire est réduite, le tee-shirt est rapidement trempé de sueur. Outre les vêtements, il faut bien laver les draps de bains salés, les draps squamés, les taies odorantes, les torchons maculés, les housses du carré auréolées, etc… Le sac à linge du bord déborde rapidement si le mouillage se prolonge.


Il est temps de faire escale, surtout si les enfants naviguent avec vous. Commence alors la corvée laverie quand elle existe, sinon comme c’est le cas dans la plupart des pays chauds, il faut confier son linge aux blanchisseuses locales.


Je ne compte plus les coups de gueule des femmes de capitaine, vociférant sur les pontons à qui veut bien l’entendre que le linge n’est pas propre et qu’il y a moins de pièces au retour qu’à l’aller.


Je vous le dis, le lave-linge à bord c’est un luxe qui fait des envieux. Survolons ensemble la question.

L’emplacement


Le lave-linge tant désiré est un appareil encombrant par sa taille et sa forme parallélépipédique est assez incompatible avec les rondeurs des flancs de nos voiliers. C’est souvent derrière et au-dessous que cela coince.

Montage dans un Wauquiez 47'. La cabine centrale est transformée en buanderie et rangement


Rares sont les constructeurs qui prévoient en standard un emplacement pour cet appareil. Il faut alors improviser. C’est toujours plus facile si l’option d’installer un lave-linge est envisagée à la construction du bateau. La fixation, le calage et l’habillage de la machine seront inclus dans le processus de finition. Pour les bateaux existants, il faudra certainement démonter ou amputer une partie des aménagements.


Si votre bateau fait plus de 18 mètres, vous aurez droit à une buanderie, sinon comme 99,5% d’entre-nous, vous devrez lui trouver une place dans les aménagements classiques. En faisant ma petite enquête, j’ai observé que la plupart des lave-linges trouvent une place dans une cabine transformée ou plus rarement dans une salle d’eau. Quelque fois, on arrive à le placer dans une cale technique, mais avec une accessibilité réduite.

Montage d'une Candy 4kg dans la cabine arrière d'un Alubat 435. Cabine transformée en salle technique avec un dessalinisateur et un groupe électrogène diesel.


Vu sa forme plus ou moins cubique, l’appareil est incompatible avec les fonds du bateau. On a tendance à résoudre ce problème en le plaçant en hauteur, voire sous le pont. Le volume libéré dessous permet de ranger les produits lessiviels.


Le choix du modèle de lave-linge sera fonction du meilleur emplacement trouvé.

Montage encastré dans la salle de bain avant d'un cata.

Les modèles


Les lave-linges domestiques ont principalement trois formes :


  • modèle cubique standard à chargement frontal
  • modèle cubique réduit à chargement frontal
  • modèle étroit avec chargement par le dessus


Le type 1 à une hauteur de 85 cm, une largeur de 60 cm et une profondeur de 58 cm. C’est celui de nos maisons. Ce format est rarement adapté à nos bateaux. Capacité de charge : 5 à 9 kg de linge.


Le type 2 ressemble au premier mais aux dimensions réduites. Par exemple H70 x L51 x P45 cm pour la Candy «Aqua 1142D1/2-S qui se veut la machine la plus compacte en 4 kg de linge. Nous en avons une de ce type dans notre dernier bateau et le résultat du lavage est excellent. Elle prend sa place dans la penderie d’une cabine arrière.

Le type 3 est courant dans les appartements. Une surface au sol moindre, compensée par une plus grande hauteur : H87 x L40 x P60. Ces appareils lavent de 5 à 7 KG. Pas nécessaire facile de lui trouver une place à bord, mais c’est tout de même ce modèle qui est installée sur Caramel.



Toutes les marques ont des modèles mixtes lavage-séchage. Ils ne prennent pas plus de place. Lors du séchage, il faut enlever la moitié du linge lavé, puis lancer un nouveau séchage avec l’autre moitié. Ce sont des séchoirs à condensation. Leur efficacité est réduite, surtout dans les pays tropicaux. Le modèle à condensation sur Caramel utilise de l’eau froide pour accélérer le processus. Résultat : on consomme deux fois plus d’eau pour sécher que pour laver et le linge est encore très humide. Je recommande plutôt l’achat d'un lave-linge normal qui est de plus beaucoup moins cher. Si vous avez la place, prenez un séchoir séparé, mais le séchage à l’extérieur est le plus simple. NB : dans certaines marinas, il est interdit de faire sécher le linge à l’extérieur.


Si vous vous êtes encore à l’étroit, examinez la liste suivante :

  • modèle très compact
  • modèle mixer
  • le modèle «mano a la mano»
  • modèle hollandais

***


Le type a est une caisse en plastique avec un tambour. L’eau est chauffée à maximum 60°C et les commandes sont très simplifiées. Absence d’essorage, mais résistance de séchage. On est aux limites du vrai lavage. Dimensions : H52 x L46 x P57 cm. Par exemple la Carad MB40TR.


Le type b relève à mon sens de l’inutile. Dimensions : H47 x L31 x 31 cm. Ici, il vaut mieux aller à la laverie. Si vous avez 50 euros de trop, vous pourrez dire que vous avez une machine à laver à bord… Par exemple : Elta MW100.

Le type c est issu du camping. Scrubba wash bag est un sac étanche tapissé à l’intérieur de petits doigts massants. C’est léger, c’est pour les petites lessives, ça fonctionne et c’est facile. Vidéo de démo. Plusieurs modèles.

Le type d est essentiellement réservé aux pédalos de grand voyage. Malheureusement il n’existe qu’un modèle unique, mais je gage qu’il conviendra aux hydro pédaleurs car il est facilement intégrable. Je vous le laisse découvrir grâce au lien suivant : CLIQUER ICI

La Fixation


Revenons aux réalités. Un vrai lave-linge pèse jusqu’à 60 kg. Il doit être arrimé sérieusement pour éviter tout déplacement à la gîte. L’appareil doit reposer sur une surface solidaire du bateau (stratifiée ou boulonnée sur une cloison).


Malheureusement les appareils domestiques ne sont pas équipés de pattes de fixation. Cela rend leur calage un peu compliqué. Il faut faire preuve d’imagination. Le maintien peut être assuré latéralement par des joues de bois stratifiées et garnies de mousse dure pour un serrage étroit.


Le maintien avant-arrière diffèrera suivant le type de machine. Il est plus facile pour un lave-linge à chargement par le dessus. Il sera plus délicat pour un chargement frontal. Il ne faut pas hésiter à renforcer le calage par un système amovible qu’on ôtera durant le lavage et qui sera refixé en navigation (barres ou grosses sangles).


Pour des machines montées sous le pont, il est envisageable de boulonner le châssis sur la surface de pose. 

Montage sur chassis dans une coque alu.

Idem fini…


La machine peut être fixée sans se soucier des vibrations lors de l’essorage. Le tambour vibrera sur ses silentblocs.


Pour la pose de l’habillage de finition, n’oubliez pas que le lave-linge peut tomber en panne ou être remplacé, ne siliconez pas trop …


N’oubliez pas de laisser un accès facile au filtre à eau généralement placé en bas des appareils. C’est là que se logeront les cochonneries oubliées dans les poches (monnaie, papier, visses, etc…).

Alimentation en eau et électricité


Lave-linge = consommation d’eau et d’électricité. C’est de l’eau douce et du 220V, pas de l’eau de mer et du 12 V.


Eau


Les machines modernes consomment entre 40 et 45 L d’eau par cycle de lavage. La pompe de service doit être suffisante pour alimenter en même temps le lave-linge et un ou deux robinets à bord. La ligne d’alimentation d’eau doit se terminer par un robinet d’arrêt sur lequel sera vissé le connecteur du lave-linge. C’est un pas de vis pour robinet domestique. Le robinet d’arrêt permet de laisser la pression sur le réseau du bord et d’isoler le lave-linge.


Le connecteur d'alimentation en eau du lave-linge est équipé d’un petit filtre. Il arrive que des saletés ou même quelques algues le bouche en partie. Ne pas oublier d’y jeter un coup d’œil une fois par an.


Il faut soigner particulièrement le montage du rejet des eaux usées. Le lave-linge rejette ces eaux par un tuyau souple de 25mm. Ce tuyau doit se raccorder :


  • au siphon d’un évier (pièces de plomberie classique).
  • à un passe coque via un sérieux col de cygne.
  • à une tuyauterie d’évacuation des eaux grises vers le puisard.
  • en accrochant à l’utilisation, le tuyau dans un lavabo.


Electricité


Les machines modernes consomment moins d’un kilowatt par cycle de lavage. La catégorie A indique un appareil aux consommations plus réduites qu’un autre de catégorie B ou C. Il vaut donc mieux s’orienter vers une machine de classe A. La puissance nécessaire pour faire fonctionner l’engin tourne autour de 2000 W (eau chaude et moteur électrique).


L’alimentation électrique du lave-linge doit impérativement être protégée par un fusible adéquat (automatique évidemment). L’installation 220V générale du bateau doit être protégée par un différentiel 30mA.


Pour faire tourner la machine au mouillage, il faut disposer d’un groupe électrogène. Les mini groupes diesel de 3000 W (Paguro) conviennent très bien et sont de prix raisonnable. Si vous consacrez une cabine arrière à des équipements techniques, outre le lave-linge, vous pourrez y installer un petit groupe diesel 3000 tours et un dessalinisateur. Vous résoudrez en même temps le problème de la consommation d’eau (et de la recharge des batteries).


Les modèles portables à essence de cette puissance sont lourds et encombrants. En outre, ils ne sont généralement pas adaptés, car la pseudo sinusoïde du courant alternatif ne convient pas bien aux programmateurs des lave-linges. Mon ami Antoine a fait des tests sur ce sujet, avant de se décider à installer un groupe diesel fixe.


Techniquement, on peut très bien imaginer un onduleur de 2.500 W pour alimenter le lave-linge sur les batteries. Mais cela me paraît utopique, car l’alternateur du moteur ne compensera pas la décharge durant l’utilisation et le banc de batterie devra être tel, que nous nous trouverons en présence d’un bateau suffisamment gros pour être équipé d’un groupe …


Mais ne croyez pas que votre investigation s’arrête ici, si vous ne pouvez pas installer un groupe. Vous profiterez pleinement de votre lave-linge au port. En effet, c’est souvent en marina que les lessives se font, justement là où vous avez de l’eau et de l’électricité à profusion.


Le seul bémol en grand voyage viendra de la fréquence 60 Hz de certains pays (partie des Antilles, Nord de l’Amérique latine et Amérique du Nord par exemple). Le programmateur risque de mal fonctionner.


Essorage


Toutes les machines ont actuellement un essorage intégré. Si possible, prenez un appareil avec la plus grande vitesse d’essorage (1.200 tours ou plus). Cela diminuera d’autant la quantité d’eau à évacuer lors du séchage à l’air libre (ou dans un séchoir). Ceci vaut surtout sous les tropiques où l’air est très humide et sèche mal le linge.


Repassage


J’en vois qui sont morts de rire ! Mais pourquoi se priver du plaisir d’une chemise ou d’un bermuda avec des plis marqués pour sortir en ville. Bon, je sais, cela ne dure pas longtemps.


Oubliez les fers 12V, c’est bon pour coller les timbres-poste. Un fer domestique à vapeur est préférable. La table du carré recouverte de deux couvertures et d’un drap fera office de table à repasser à moins que vous n’emportiez une table à repasser de voyage (magasins de camping ou Euro Accessoires) .

Les Trucs


Clean TRUC : ne suspendez pas votre linge sur un simple bout de 4 mm, mais plutôt sur une vraie corde à linge plastifiée. Les bouts prennent malicieusement la crasse et la pollution puis la transfère sur le linge propre … La corde à linge plastifiée se nettoie d’un simple coup de torchon.


Pince-mi TRUC : dans le même ordre d’idée, rechercher toujours des pinces à linge sans ressort en fer. Il en existe tout en plastique ou avec du métal plastifié. Les coulures de rouille arrivent vite sur les polos blancs.


Pince-moi TRUC : l’alizé ne sèche pas très vite le linge. Il faut donc le laisser assez longtemps. Mais à 20 nœuds, le linge bat fort. Il faut mettre au moins 3 à 4 pinces par vêtements pour l’assurer. Régulièrement il y a des pinces qui sautent à l’eau. Un stock conséquent est indispensable. De temps en temps, c’est un drap ou une serviette de bain qui s’envole … Rontudjûûû


Cool TRUC : si le climat tropical est vraiment trop humide ou qu’il pleut averse et que vous avez une climatisation à bord. Tendre un fil au travers du bateau et laisser une nuit au frais …


Détache TRUC : Nous avons un équipet avec toutes sortes de produits vendus en grande surface en France. C’est fou la gamme de tâches qui nous cochonne la vie. Le stock tient plusieurs années. A acheter avant de partir (surtout anti-taches fruits et vin). Si vous aimez les recettes de grand-mères, voici un site pour vous.


Tablets TRUC : le système des tablettes (gros comprimés) est particulièrement adapté pour le bateau. Elles restent au sec dans les emballages individuels. La consommation est minimum.


Compact TRUC : si vous utilisez du détergent en poudre ou en gel et de l’adoucissant, utilisez des versions concentrées (emballages compacts). L’efficacité est toute aussi bonne et cela prend moins de place dans le bateau.


Calc TRUC : à moins de n’utiliser que de l’eau dessalée, il y a du calcaire dans l’eau du tank. Pour allonger la période de grâce de votre lave-linge, ajouter de temps en temps une tablette anti-calcaire au lavage. A acheter impérativement avant de partir loin.


Soft TRUC : en Amérique du Sud, il n’est pas facile de trouver de l’adoucissant. Faire un stock de produit concentré avant le départ. Mais gare aux allergies.


Color TRUC : vous avez acheté des tee-shirt aux couleurs du Brésil et des paréos d’un rose criard. Tout est sale, mais vous n’allez pas faire deux machines à demi pleines. Utilisez le voile voleur de couleurs. Il absorbera la déteinte à la place des vêtements. En grande surface, en France (Woolite Color Protection ou autre).


ENO’s TRUC : ENO vend des lave-linges pour bateau. Ce ne sont pas des machines spécialement faites pour le nautisme, mais des machines domestiques connues dont l’étiquette est changée (Bosch ou Candy notamment). Comparer les prix pour ne pas payer une éventuelle surcharge de prix.


Eco TRUC : la plupart des lave-linges ont une touche « éco », pour faire un lavage rapide. Vérifier la présence de cette touche, car c’est pratiquement toujours ce mode que vous utiliserez.


Rare image d’un enzyme glouton.

Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus …


Les fabricants


Si nous connaissons des centaines de marques, la quasi-totalité des détergents sont fabriqués par seulement 4 groupes : Proctor et Gamble, Unilever, Henkel, Colgate-Palmolive. Surprenant non !


Les détergents


J’avais l’impression que c’était simple, mais pas du tout, la chimie des détergents est élaborée. Que trouve-t-on dans cette poudre de perlimpinpin ?


  • des détergents ou tensioactifs qui détachent  les salissures du linge et les maintiennent en suspension dans l’eau de lavage.
  • des alcalins pour booster les tensioactifs.
  • des anticalcaires pour ne pas avoir la résistance de chauffe couverte de calcium comme dans la pub à la télé et pour ne pas avoir de dépôt calcaire sur le linge.
  • des dispersants pour éviter la redépose des salissures sur le linge.
  • des enzymes (toujours gloutons) qui vont éclater les molécules des grosses taches en petites particules.
  • des anti-mousses pour éviter de faire une mousse party à chaque lavage
  • des abrasifs pour frotter les taches rebelles !
  • des antirouilles pour éviter de rouiller vos boutons et fermetures Eclair au premier lavage.
  • des agents de blanchiment qui oxydent les molécules.
  • des azurants optiques qui absorbent les rayons ultraviolets de votre linge propre. Le linge reflète alors une lumière légèrement bleue qui lui donne une apparence plus blanche et lumineuse.
  • des adoucissants pour éviter que le linge ne soit trop rêche.
  • des colorants pour avoir des petites perles bleues dans la poudre (lavage de cerveau).
  • des anti-déteinte pour éviter les migrations de couleur entre les vêtements.
  • de la poudre ballast qui ne sert à rien sauf à donner du volume et faciliter la manipulation du produit.
  • des conservateurs pour éviter à votre lessive de vieillir prématurément.
  • des parfums pour qu’assurément, votre linge sente le propre.
  • des désodorisants pour éviter qu’il ne sente quelque chose.


Des produits efficaces, mais des rejets importants. En France, plus de 500.000 tonnes de lessives sont consommés chaque année. Ce qui donne encore plus lors des rejets, puisque des tonnes de crasses s’y sont rajoutées !


Ces rejets se retrouvent inéluctablement dans la Nature.


S’il n’y a plus de phosphates dans les poudres à lessiver, tout n’est pas blanc comme neige. Dans la liste des composants que nous avons vu ci avant, de nombreux agents sont allergènes (blanchissants, adoucissants, colorants, parfums, etc…). Les azurants peuvent créer des réactions oculaires ou cutanées chez l’homme. Rien n’a été étudié des incidences sur la santé animale.


D’autres agents participent au développement des algues vertes (eutrophisation). Les enzymes utilisés peuvent être génétiquement modifiées. Les tensioactifs qui se retrouvent en rivière et mer participent à la destruction de la flore des rivages. Ils diminuent également l’oxygénation de l’eau en formant des mousses de surface. Sur nos bateaux, tout ira directement à la mer.


Certains détergents sont même fortement suspectés d’interférer avec le métabolisme animal et humain. Ils pourraient être à l’origine du changement de sexe des poissons et mollusques, du déclin des populations de batraciens, de la diminution de la spermatogenèse humaine !


Ces joyeusetés devraient nous amener à nous pencher sur des solutions plus amicales pour la Nature et particulièrement pour la mer que nous devons choyer. Vous pouvez laver écolo, les blancs ne ressortiront pas verts.


Voici quelques Ecolo TRUC :


  • il existe des détergents à base de tensioactif végétal. C’est toujours marqué dessus. S’il n’est rien indiqué, le tensioactif est d’origine pétrochimique. On les trouve dans les magasins bio ou écolo qui commencent à fleurir en ces temps de conscientisation (merci Al Gore).
  • profitez-en pour vous laver au savon de Marseille, il est 100% biodégradable.
  • si vous faites la lessive avec de l’eau dessalinisée, vous pouvez mettre moins de détergents, car les sels de calcium (calcaire) ne sont pas présents et ne se déposeront pas sur le linge.
  • préférer des tablettes ou poudres aux liquides (moins de tensioactifs).
  • éviter les adoucissants.
  • faire tremper votre linge avant de le laver, cela dilue déjà la crasse et facilite le travail du détergent.
  • mettre un peu de lessive sur les grosses tâches (faire une pâte avec un peu d’eau).
  • dans ces deux derniers cas, on peut mettre moins de détergent.
  • l’activité enzymatique est maximale à 40°C. Les tâches organiques seront mieux enlevées à cette température.
  • les boules de lavage à placer au milieu du linge sont efficaces et permettent d’utiliser moins de lessive (ne pas mettre une tablette dans la boule …).


Enfin pour les puristes, il existe les noix de lavage qui poussent sur l’arbre à savon (Sapindus Mukorossis). Cet arbre pousse en Inde et au Népal. La noix à la particularité de secréter une substance gluante à forte teneur en saponine et peut être utilisée comme savon naturel. Un kilo de noix dure un an pour 3 lessives par semaine et coûte moins de 20 €.

Voici les noix sur l'arbre


Pour comprendre cette filière écolo, visitez le site «noix-de-lavage».

Pour acheter : « noix de lavage » sur Google (je ne fais pas de pub)

Conclusion


Le lave-linge est vraiment un équipement apprécié à bord, surtout en grand voyage. N’hésitez pas à le monter à bord si c’est possible. Dans la gamme des appareils proposés sur le marché, vous devriez trouver quelque chose qui vous conviendra.


Ensuite, il reste à l’utiliser au mieux. Nous sommes tributaires de l’Industrie pour nous fournir des produits écolo-amicaux. Il reste probablement beaucoup de chemin à faire.


A moins que vous ne soyez naturiste ?


***


Crédit photo : Patrick – Antoine

Clip arts : VracImages, libres de droits

REACTION de Guillaume (08-05-2007)


Merci pour votre article sur les lave linge, sujet au combien important en grand voyage, surtout quand on est loin de tout. La corvée de la lessive à la main est bel et bien révolue! C'est un élément de confort indéniable.


Je voulais vous faire une petite remarque, qui a toute son importance, à mon avis: Pour les gens qui ont des capacités limitées en production d'électricité (petit groupe de moins de 2kw voire juste un onduleur de 1000VA), il est tout à fait envisageable d'alimenter le lave linge en eau chaude, et de ne pas utiliser la résistance de chauffage électrique du lave linge.


L'économie réalisée en énergie électrique est très importante! Tous les navigateurs au long court ne possèdent pas de groupe de 3 voire 7kVA. La majorité de l'énergie électrique servant à alimenter un lave linge est utilisée pour chauffer l'eau. Un lavage et essorage standard sans chauffe consomme de de 300 à 400Wh avec une machine économe récente, contre 800 à 1000Wh pour un lavage à 50°C à partir d'une eau à 20°C. L'énergie n'est plus utilisée que pour faire tourner le tambour et alimenter la pompe de vidange. 400Wh, soit 17Ah en 24V, c'est relativement peu, et ça permet d'envisager de faire des lessives à l'aide des batteries et d'un onduleur, si on n'a pas de groupe électrogène.


C'est vrai que l'eau sous les tropiques est déjà à une température importante et ne nécessite pas forcément une chauffe importante... Mais tout le monde ne navigue pas sous les tropiques! De plus, le rendement total pour chauffer de l'eau en électrique par l'intermédiaire d'un groupe électrogène est catastrophique: de l'ordre de 30 à 40% seulement. Le reste de l'énergie "sert" à chauffer l'océan par l'intermédiaire du circuit de refroidissement du groupe électrogène... C'est dommage, non? Un petit ballon d'eau chaude (de 20L ou plus) raccordé à la fois au circuit de refroidissement du groupe électrogène et du moteur principal servira à récupérer cette énergie précieuse.


Pour réussir à alimenter en eau chaude le lave linge avec un ballon, il faut prévoir un mélangeur thermostatique qui ajuste l'eau à la bonne température en dosant eau chaude et eau froide. Il faut régler le thermostat à une température un peu supérieure à la température souhaitée (+5°), car l'eau va se refroidir pendant le lavage. Pour les phases de rincage, on peut remettre le thermostat à zéro à la main. Le mélangeur thermostatique doit donc être accessible. Il doit même être possible d'automatiser le réglage, par un systême d'électrovanne coupant l'eau chaude. J'ai déjà vu et utilisé ce type de montage dans un chalet isolé. J'ai trouvé cette installation très judicieuse.


Voilà, j'espère que vous trouverez un intérêt à cette contribution. N'hésitez pas à la rajouter à votre article si vous pensez que c'est utile.


Guillaume

Dernière mise à jour de l’article : avril 2020

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