Les Orques

GLADIS BLANCA-FR, est l'une des GLADIS les plus actives de toutes, et aussi de son groupe. C'est une femelle adulte et ses filles, GLADIS FILABRES-GF née vers 2015 et GLADIS TARIK-GT née en 2021, interagissent également. Fille de la matriarche GLADIS LAMARI-GL et soeur de GLADIS CLARA-GC et GLADIS DALILA-GD. Ce groupe constitue une lignée matrilinéaire complète liée aux interactions. La relation de GLADIS BLANCA-GB avec ses sœurs et ses filles, étant l'une des orques les plus interactives, est ce qui a donné lieu à l'hypothèse que les interactions ont commencé en raison d'une motivation AVERSIVE.

GTOA source

Orques -Région Faro-Portugal

José Vargues - libre droits

Carte 2022 des zones ibériques où des interactions avec des orques sont possible

Mers et vents














Depuis plusieurs années, des problèmes de contact entre des orques et des bateaux sont rapportés. Il s’agit de voiliers dans 86% des cas.

Les incidents sont devenus nettement plus fréquents depuis début 2020.

Fin 2023, on ne dénombrait pas moins de 500 incidents depuis trois ans.

L’ampleur des dégâts est variable. Ce sont souvent les safrans qui sont endommagés, rendant parfois impossible le contrôle du bateau. Mais un contact violent peut briser la mèche du safran et causer une voie d’eau. Plusieurs bateaux ont déjà coulé !


Suivant les relevés, lors des interactions (intérêt marqué de l’orque pour le bateau avec ou sans contact physique), 60% des bateaux subissent un dommage.

40% de ceux-ci constatent une avarie grave (bateau non manœuvrant ou pire). Soit pour 100 bateaux concernés, 24 deviennent non manoeuvrant. Ce n’est pas rien.


L’affaire est donc sérieuse tant pour ceux qui rentrent que ceux qui sortent de Méditerranée. On verra que le phénomène semble s’étendre vers le nord, le long du flanc atlantique de la péninsule ibérique. Idem vers le sud, le long des côtes du Maroc. Le travail des garde-côtes espagnols est conséquent.


Le Groupe de Travail sur les Orques de l’Atlantique (GTOA) propose un site très intéressant (en FR) qui relève les dernières interactions avec ces cétacés.


Qui sont-ils ?:

On a attribué les premières interactions (2020) à une orque femelle et deux jeunes. Comme la plupart des cétacés, ils sont identifiables par l’empreinte unique des taches claires sur la peau foncée. Ces précurseurs ont été nommés «Gladis» (Orca gladiator). Seuls ces trois spécimens (Gladis Blanca la mère, Gladis Black et Gladis Grey) provoquaient des interactions directes avec la coque des voiliers.

Ensuite, six autres orques se sont jointes à leurs interactions directes ou indirectes  (= avec ou sans contact avec les voiliers). 


En 2021, cinq nouvelles orques ont grossi le groupe. Et au moins une de plus en 2022. Soit un total de quinze orques attestées sur un total estimé à 50 individus vivants entre le Maroc et le Cap Finisterre. Ce nombre est toujours valable en 2023.

Plus fort encore, ce sont toujours les mêmes spécimens qui viennent au contact et ils font partie de la famille de Gladis Blanca. 


Que font-ils là ?:

Depuis des millénaires, les thons passent l’hiver en Atlantique et traversent le détroit de Gibraltar en avril pour se reproduire en Méditerranée. Les pêcheurs (espagnols et marocains) profitent de cette aubaine pour s’en emparer au moyen de «madragues» (filet fixé en mer et relevé régulièrement). Pas moins de 1600 tonnes de thon rouge ont été prélevés en 2023.

Comme les humains, les orques carnivores profitent de cette manne et sont maintenant sédentarisés.


Quel est leur comportement ? :

Les scientifiques espagnols ont installé des safrans factices sur un bateau et ont filmé le comportement des orques Gladis. Ceux-ci semblent plutôt vouloir jouer avec les appendices en les poussant du crâne mais ne les mordent pas. Evidemment la poussée d’un animal de trois tonnes peut causer des dégâts, mais il ne semble pas qu’il veuillent détruire le bateau «jouet», ce qu’ils pourraient faire assez facilement. Toutefois, les scientifiques se veulent rassurant : «Les orques sont des animaux très intelligents mais pas agressifs».

Si c’est un jeu, sachez qu’elles jouent de nuit comme de jour !

Voici un lien vers une vidéo illustrant leur comportement sur et sous l’eau.


La cause :

En fait, on ne sait actuellement que très peu de choses sur ce phénomène qui prend de l’ampleur. Certains observateurs et scientifiques pensent qu’il est possible que la première orque Gladis «Blanca» aient été blessée par de lignes ou des filets de pêche ou par un contact avec un bateau comme le laisse supposer une longue cicatrice. Suite à cette expérience difficile, elle a voulu repousser les bateaux assimilés à un danger. Les jeunes et les descendants ont imité leur aînée.


Un neurologue expert en cétacés pense tout simplement qu’il s’agit d’un jeu copié  par plusieurs spécimens par effet de mode. Le danger est que cette mode risque de devenir un instinct transmis et qu’une organisation de jeu à plusieurs se développe à l’instar de la chasse au phoque. Les orques sont assez évoluées pour s’organiser en groupe afin obtenir de meilleurs résultats… 


Les zones dangereuses :

Beaucoup d’orques de cette région sont catalogués (avec photos, détails des particularités et arbre généalogique !) sur le site du GTOA. Vous pourrez reconnaitre celles qui sont considérées comme potentiellement agressives …


Pour connaître les zones délicates et les interactions  :


Le comportement a adopter :

Il est souhaitable de ne pas pêcher dans la région …

Faire du bruit ne semble pas changer grand chose.

Avancer vite au moteur ou à la voile ne sert à rien, les orques peuvent nager jusqu’à presque 30 noeuds.


Si des orques s’intéressent au bateau, il faut arrêter le moteur, descendre les voiles (si l’état de la mer le permet), arrêter le pilote automatique et laisser la barre libre sans la tenir. Eteindre le sondeur pourrait aider à être discret.


La stratégie est de naviguer dans les eaux où elles ne sont pas et partir au large directement. Pour vous aider, vous pouvez utiliser les informations en provenance des images satellite et des déclarations sur les sites sus-mentionnés.


Conclusions provisoires:

Sachant qu’il y a +-50.000 orques dans les océans, espérons qu’elles ne deviennent pas toutes adeptes du «punching boat»… 






Création : février 2024 - dernière mise à jour de l’article : février 2024

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