Tourmentin Storm-Bag.

Tourmentin et

mauvais temps

Sécurité

Une des choses surprenantes lorsque l'on revient d'une grande croisière autour de l'Atlantique, c'est la rareté des tempêtes. A condition de choisir ses périodes de navigation, le gros mauvais temps est plutôt rare. Vos amis en seront pour leurs frais, car c'est souvent une des premières questions : "As-tu eu des tempêtes ?".


Nous n'avons jamais navigué avec des vents de plus de 35 à 40 nœuds. En encore, c'est arrivé rarement et c'était au portant. Nous n'avons jamais eu à tirer des bords de près durant des journées entières. Principalement à cause du parcours choisi (avec les vents dominants) et aussi par ce que nous avons eu un peu de chance… Ceci à l’exception de ma dernière transat retour en mai 2012 (St. Martin > Roscoff par les Bermudes et les Açores) : 3 x 10 jours de près. Rontudjûûû…


La transat retour est la zone la plus "risquée". Nos amis Kekova, ont capeyés durant trois jours entre Bermudes et Açores, à sec de toile sur leur dériveur intégral de 39 pieds. Très gros temps, mer très grosse et dérive en direction de Terre Neuve, alors qu'ils revenaient sur l'Europe. Trois jours en famille avec leurs deux grands enfants, bouclés à l'intérieur…


Nos amis régatiers Patrice et Danielle sur leur X-yacht 443 entre Açores et Gibraltar : deux jours à l'intérieur, de temps à autre ils poussent le capot pour regarder les cataractes d'eau salée qui parcourent le pont. Seulement avec un mouchoir de poche à l'avant. Ce sont de très bons marins, très expérimentés, mais l'expérience n'est pas toujours agréable…


Sur le parcours circum-Atlantique, il y a en gros deux zones qui risquent de poser des problèmes. La première se trouve entre le continent et les Canaries (golfe de Gascogne, traversée sur Madère, Madère-Canaries et le long de la côte marocaine). Le baston est d'autant plus probable que l'on quitte l'Europe tard en saison (après août). Le bon plan est de partir en juillet d'Europe pour arriver peinard à la mi-août aux Canaries et passer la fin de l'été à naviguer dans ce magnifique archipel. Après les Canaries, on peut mettre son ciré sous vide jusqu'au départ de la transat dans l'autre sens.


La seconde est entre les Bermudes et l'Europe. Il est à mon sens important de réaliser cette longue traversée à partir de fin mai, début juin pour profiter du répit dans les dépressions américaines qui déboulent vers l'Est. Celles-ci sont repoussées plus au nord par un anticyclone des Açores en principe bien centré sur ces îles.


Cela laisse le temps de naviguer quelques semaines aux Açores avant le risque des vents d'Est fin août. Il est possible de tomber dans les calmes plats, mais nous préférons avancer au moteur sur une mer plate que de dériver à sec de toile dans un shaker.


Le climat étant aléatoire, il n'est pas impossible de ramasser une branlée, comme le montre les deux exemples ci-dessus. Un équipage aguerri est donc indispensable pour la transat retour.


Nous avons installé une trinquette sur enrouleur avec un foc de brise, mais nous n'avons pas encore eu réellement le besoin de nous en servir.


Nous avons aussi un tourmentin, plus par confort moral que par réelle crainte de très gros mauvais temps (heureux optimiste va !). Sur les précédents bateaux, en Mer du Nord et Atlantique, il est rarement sorti sauf pour prendre l'air, les abris étant finalement assez proches. Et en Méditerranée, nous avions un cotre dont la trinquette en remplaçait l'usage.


Notre choix s'est porté sur le modèle à double pli Storm-Bag (taillé par Delta Voile à l’époque).   


Il se présente sous la forme d'une valise rectangulaire en toile plastifiée. Elle s'ouvre et se pose autour du génois enroulé. Deux bouts en sortent : point d'amure et point de drisse. D'une poche, on déroule une écoute que l'on ramène au cockpit.


Une fois l'ensemble capelé à poste, il suffit de hisser rapidement la drisse pour que la voile rangée en accordéon ouvre les Velcro de fermeture de la valise et que la toile monte gentiment autour du génois enroulé.


Une petite vidéo explicite la manoeuvre.


Au port cela marche bien et il n'y a pas de raisons qu'en mer cela ne fonctionne pas si l'on suit bien la procédure. Mais nous n'avons jamais eu le désagrément de le tester en conditions de gros temps.


Je vous parlerais peut-être de pétanque à l'heure actuelle…


Et lorsque toute la toile est torchée, il reste la Bonne Mère comme seul espoir !


Dernière mise à jour de l’article : janvier 2020

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